Editorial n°73 : Le silence, synonyme de complicité.
Fidèle à notre logique nous allons continuer non seulement à dénoncer les tares de notre société et de notre système mais nous allons aussi proposer des solutions car nous voulons être des acteurs du changement et du bien –être de nos concitoyens. La situation de débauches, de prévarication, d’injustice, et les maux de tout genre dont sont victimes nos peuples nous obligent à non seulement dénoncer, proposer des solutions mais surtout, à poser les jalons d’un avenir radieux pour nos concitoyens. Combattre les maux sans remèdes ne rime à rien. L’élément premier dans la vie des individus, des sociétés et des nations, c’est la prévision, l’anticipation. Et cela suppose une évaluation, un état des lieux; comment peux-t-on penser des politiques de développements sans études démographiques sérieuses et actualisées? Sans statistiques, sans planification dans le temps et dans l’espace? L’émergence 2035 dans ces conditions n’est que leurre et vains mots avec pour seul but d’amuser la galerie. Toute politique de développement sérieuse passe par une étude des populations. Parce-que en fait, c’est pour elles que nous travaillons. Les recensements démographiques sont inexistant et quand bien même ils existeraient ils sont dépassés et obsolètes. Selon un rapport sur la zone Franc réalisé par la banque de France en 2013, le taux de croissance démographique au Cameroun tourne autour de 2.5% avec une population avoisinant 21.7 millions d’habitants. Comment les pouvoirs publics peuvent penser un développement et une possible émergence sans prendre en compte une croissance de la population de 2.5%? En temps normal, la population du Cameroun chaque année augmenterait d’environ 542.500. Entre temps les écoles, les hôpitaux, les universités, les industries et autres services ne croient pas dans la même proportion. Ce qui inévitablement, nous conduit vers ce goulot d’étranglement et vers les maux que notre société subit: prostitution, chômage, détournement, corruption, sous scolarisation, malnutrition et ses corollaires. La solution est bien simple sans être magicien on ne peut pas résoudre tous les problèmes des camerounais, mais on peut parer au plus pressant en observant deux petites règles élémentaires de gestion du patrimoine public national: libéraliser et rendre compte. Ces deux paramètres peuvent être des catalyseurs de la libre entreprise et aussi et surtout d’une gestion plus rationnelle des deniers publics. Encore et surtout qu’on a rien à inventer, regardons à coté ce qui a marché et adoptons en améliorant ces principes à notre système et nous nous porterons mieux. Les diversités ethniques, culturelles, socio-politiques, géographiques et économiques du Cameroun devraient entre des atouts et non des freins au développement. A la fin, à quoi nous sert ces milliards de piller et transférer dans les comptes étrangers? Si nos progénitures ne pourront en jouir dignement? Les exemples des Blaise Campaoré, Mohammard Khadafi, Mobutu, Bokassa, Hussein Habré, pour ne citer que ceux-là, devraient nous faire réfléchir. Il est important de rappeler ici comme le disait si bien le Rev. Martin Luther King: « Our lives begin to end the day we become silence about things that matters ». Et avec Coulisses, nous ne resterons pas silencieux.