Travailleuses du sexe:Les professionnelles du sexe crient à la concurrence déloyale
C’est la conséquence des prix bas que pratiquent les jeunes filles de plus en plus nombreux dans le secteur pendant les vacances scolaires. Une situation qui inquiète les professionnelles qui ne savent plus à quel où donner de la tête.
Les jeunes filles pendant la période des vacances scolaire constituent pour les professionnelles du sexe un véritable danger pour leur activité. « Je ne comprends pas comment les jeunes filles sortent de partout. Elles nous arrachent presque tous les clients. Qu’une fille tente de me frôler, je vais la mettre à sa place», affirme d’un ton coléreux Laura, la quarantaine sonnée. Nous sommes dans un coin chaud à Akwa, il est minuit. Un client qui sort à peine d’une partie des jambes en l’air sort de l’auberge. La jeune fille revient s’installer en bordure de route. Juste à côté d’elle, une professionnelle à la recherche d’un client. A peine le temps de se redresser que la jeune fille est sollicité par un autre partenaire. Après avoir terminé sa séance d’ébat sexuel, Jacques, puisqu’il s’agit de lui, 47 ans explique « J’ai une forte préférence pour les jeunes filles qui sont encore fraiches. Au détriment des femmes qui ont déjà des corps fatigués. Avec la jeune fille, c’est une nouvelle sensation. Surtout pendant les vacances, je suis content, parce que je vais les trouver ici » dit-il en se rémérant ses ébats. Cet attrait pour les filles plus jeunes, attise la jalousie des professionnelles qui sont souvent obligées d’user de la force pour faire ombrage aux jeunes. Toute chose, qui justifie les éclats de voix, et même les bagarres dont ces lieux sont souvent le théâtre. «Quand je sens que les clients s’intéressent beaucoup plus à ces jeunes filles, je m’interpose. Je vais même jusqu’à les agresser physiquement. Nous sommes quand même les anciennes ici, elles se doivent de nous respecter », déclare Malou. « Elles prennent même souvent 500 FCFA pour une partie. Ce n’est pas normal de casser le prix comme cela. Normalement, c’est à partir de 1000 à 1500 FCFA ici. Les clients le savent bien. C’est vrai qu’elles ont encore toute leur jeunesse, mais nous sommes les anciens dans le métier, elles doivent suivre nos instructions et ne doivent plus voler nos clients », renchérit –elle. Il serait judicieux que les autorités camerounaises, et particulièrement celles de la région du Littoral, trouvent urgemment des solutions idoines à ce fléau qui a pris de l’ampleur dans la capitale économique du Cameroun. L’Etat pourrait par exemple, à travers les Ministères de la Femme et de la Famille, des Affaires sociales, effectuer des descentes sur le terrain dans l’optique de rencontrer ces jeunes filles, les écouter et voir dans quelle mesure on peut envisager leur insertion sociale. L’émergence du Cameroun en 2035 passe par une jeunesse saine, forte qui épouse des bonnes valeurs.
Fulbert Fofack