Terrorisme: Deux officiers camerounais tombent sur le champ d’honneur
Le Lieutenant-colonel KWENE EKWELE Beltus Honoré et le Capitaine PIPWOH YARI Emmanuel, deux officiers ont trouvé la mort dans une opération menée contre Boko Haram.
Le décès du Capitaine PIPWOH YARI Emmanuel, est survenu le 11 février 2016 lorsqu’aux environs de 9h du matin, un violent accrochage a opposé nos Forces Spéciales aux terroristes de Boko Haram, qui s’étaient embusqués sur la route menant vers l’objectif de l’attaque camerounaise à savoir, la localité de Ngoshe.
Rendu à environ cinq kilomètres de cette mission, la compagnie de tête des Forces camerounaises aux ordres du jeune capitaine, a alors dû faire face à l’agression armée de certains membres de Boko Haram, détruisant deux véhicules ennemis montés d’armes lourdes, une quarantaine de motocyclettes et mettant hors d’état de combat des dizaines de ces criminels.
C’est lors de cette bataille tendue que le Capitaine YARI suite à une balle de l’ennemi qui l’a atteint, provoquant une blessure sérieuse serait passé de vie à trépas. Quant au Lieutenant-colonel KWENE EKWELE Beltus Honoré, sa mort est survenue alors que les opérations militaires étaient terminées dans la localité de Ngoshe désormais entre les mains de nos Forces Spéciales Camerounaises.
Commis au convoiement des otages nigérians libérés à Ngoshe et à leur remise aux autorités nigérianes dans la localité voisine de Pulka, le Lieutenant-Colonnel KWENE EKWELE Beltus Honoré va être gravement blessé en même temps que quatre de ses hommes, après que le véhicule les transportant a sauté sur une mine posée par Boko Haram sur le chemin emprunté. Les blessés seront immédiatement évacués par hélicoptère dans la capitale de l’Extrême- Nord, puis transférés par un avion spécial de l’armée de l’air vers la capitale économique. C’est au cours de cette évacuation que le Lieutenant-Colonel KWENE va malheureusement avaler son arme.
Le Lieutenant-colonel KWENE EKWELE Beltus était un officier de renom, avec une force de caractère remarquable. Il était connu non seulement pour sa bravoure et son courage, mais également pour son sens pragmatique et son goût du dialogue, de la pédagogie et de la communication. Le Lieutenant-Colonel KWENE EKWELE Beltus Honoré était âgé de 39 ans au moment de sa mort. Il venait d’être promu au grade de Lieutenant-colonel, et ses épaulettes lui avaient été remises le 1er janvier 2016 lors d’une cérémonie solennelle présidée par le Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense, dans la localité de Kidji Matari, dans la région de l’Extrême-Nord.
Qui étaient les deux officiers tués ?
Titulaire du Diplôme d’Etat-major, le Lieutenant-colonel KWENE était un officier d’artillerie pétri d’expérience ; une expérience acquise au gré des opérations de terrain au cours desquelles il s’est toujours illustré par une grande cohérence tactique, comme en témoigne son engagement dans la zone sud de l’opération Alpha où il a participé à plusieurs batailles et repoussé moult fois avec succès les assauts criminels de Boko Haram.
Le jeune Capitaine PIPWOH YARI Emmanuel, diplômé de la promotion « Armée et Nation » de l’École Militaire Interarmes de Yaoundé, est lui aussi mort à la fleur de l’âge, à 31 ans seulement. Taillé dans le moule d’une rude et sélective formation à la lutte antiterroriste, le Capitaine YARI présentait déjà, 7 ans seulement après sa sortie de l’EMIA, des faits d’armes patents et exceptionnels, tout d’abord dans la lutte contre le grand braconnage – dans le parc de Bouba-Ndjida notamment – puis dans le cadre de l’Opération Alpha, où il a servi et participé à plusieurs batailles emblématiques contre le groupe terroriste Boko Haram.
Le Lieutenant-colonel KWENE et le Capitaine YARI, avaient pour particularités communes qu’ils auront été tout au long de leur service sous le drapeau de la nation : l’engagement, l’altruisme, l’honneur et la fidélité à leur pays.