Diaspora Africaine: Une population en quête d’identité
Bien que doté d’atouts multiformes, les membres de la diaspora africaine restent toujours inutiles à leur pays d’origine.
Le terme “Diaspora” dans son essence trouve son explication dans un contexte contemporain. Il s’agit d’un ensemble de communautés se considérant comme des groupes nationaux, ethniques, linguistiques culturels ou encore politiques constituant une collectivité à l’extérieur de leur patrie d’origine. Par le passé était considérée comme membre de la diaspora les ressortissants qui avaient quittés leur mère patrie pour toujours sans l’espoir d’y retourner. Cette notion d’irréversibilité assimilable à l’exil a été longtemps dépassée et on assiste aujourd’hui à une nouvelle donne qui voit nos compatriotes de la diaspora sous d’autres prismes. Aussi convient-il de se pencher sur l’importance de ce vaste mouvement migratoire qui aujourd’hui plus que jamais est et semble s’universaliser.
A qui profite la Diaspora?
La diaspora bénéficie tant aux pays et communautés hôtes qu’aux pays d’origine. La diaspora est une véritable manne en termes d’importation de “cerveaux”, de main d’œuvre souvent bien qualifiée mais moins payée pour les pays industrialisés. Ses constituants sont une source de revenue certaine pour les populations restées au terroir. Une récente étude menée sur les transferts de fonds a conclu que les membres de la diaspora fournissent près de 37% des revenus dans la plupart de leurs pays d’origine (transfert de fond pour des aides à des parents, amis, frères, enfants et épouses). Ils sont un agent de développement incontournable, voire même indispensable au travers des investissements tant financiers, infrastructurels que moraux.
Là où le bât blesse c’est que les politiques en Afrique n’ont pas compris réellement à quoi peuvent leur servir cette franche de leur population et n’ont besoin que de leur appuis financier pour assoir leur dominance sur les pauvres populations restées au terroir. La diaspora peut et devrait servir de propulseur de développement dans le transfert de technologie, la modernisation et surtout par une participation active dans l’élaboration des politiques et plans de développement dans leur pays d’origine. Tout pays digne devrait voir en sa diaspora un partenaire et non un adversaire comme c’est le cas dans la plupart des pays du tiers monde.
L’exemple des peuples juifs, des peuples chinois, et grecs devrait nous inspirer, et c’est à juste titre que SEMBENE OUSMANE disait: “Quand on sait que la vie et le courage des autres dépendent de votre vie et de votre courage, on n’a plus le droit d’avoir peur.” Et nous n’aurons jamais peur de dénoncer, d’informer et d’éclairer notre lectorat n’en déplaise à qui voudra.
Toutefois, beaucoup de questions restent posées : Quelles sont les limites de la diaspora? Quelles sont les conflits de générations que la diaspora rencontre dans sa tentative d’évolution? Comment la diaspora peut-elle se redéfinir et s’affirmer? Quels atouts dispose les membres de la diaspora pour redéfinir leur position sociale tant dans leur pays d’accueil que dans leur pays d’origine?
Quelle est La problématique de la diaspora et ses chances de survie comme force ou alternative nécessaire au développement de leurs communautés? La rédaction de votre journal se chargera de vous apporter, dans les prochaines éditions, les réponses a ces préoccupations. La “diaspora” un mythe ou une réalité telle semble être le dilemme que nous vivons.
Darios Kamgaing
Washington Office (USA)